Les lectures de cet été

15 août 2016

Bonjour à tous !
Aujourd'hui, je vous retrouve avec un article assez particulier que vous ne verrez probablement pas très souvent sur le blog: un article de lecture. Depuis toute petite, je suis une grosse lectrice mais plus les années passent et moins j'ai de temps à consacrer à la lecture ou du moins à la lecture pour mon plaisir, hors cadre scolaire. Et ce d'autant plus que je ne lis pas très rapidement. Néanmoins, cet été j'ai décidé de m'accorder une vraie pause et de lire ce dont j'avais envie. C'est donc un article un peu décorrélé de la saison (l'été est assurément fini) mais après tout, certains d'entre vous lisent sûrement en automne/hiver :
J'ai donc lu (ou commencé) Cargaison humaine de Moorehead, Même le silence a une fin d'Ingrid Betancourt, L'Homme qui rit de Victor Hugo, Métaphysique des tubes d'Amélie Nothomb et Plus fort que la haine de Tim Guénard.

Le premier livre que j'ai entrepris de lire est Cargaison humaine de Caroline Moorehead qui traite de la situation des réfugiés autour du monde (au niveau du Mexique, en Afrique,...) en 600 pages si je me souviens bien. Et voici le résumé qui en est donné:
"Depuis la Seconde Guerre mondiale, plus de 25 millions de personnes ont été chassées de leur pays par les conflits, les persécutions, les pressions politiques ou religieuses. Elles forment aujourd'hui l'un des groupes les plus vulnérables et négligés de la planète. Écrivain et journaliste spécialisée dans le domaine des droits de l'homme, Caroline Moorehead a sillonné le monde à la rencontre des réfugiés. Dans ce livre bouleversant, elle donne la parole à ces hommes et femmes entraînés malgré eux dans une spirale d'horreur et de deuil, confrontés à la bureaucratie, à l'hypocrisie, aux préjugés, à l'appât du gain et à la peur. En mettant en parallèle cette réalité avec les contradictions des politiques occidentales pour contrôler le flux des populations les plus pauvres, l'auteur dénonce l'un des problèmes capitaux de notre époque, au même titre que la faim ou le terrorisme auxquels il est parfois lié."
Je suis très sensible à la question des réfugiés et depuis ces derniers mois la préoccupation des médias à ce sujet se renforce toujours et encore donc c'était un thème très intéressant. J'ai aussi aimé la diversité des cas de figures des réfugiés présentés (asile politique, réfugié économique,..à travers différents continents). Ce livre est dur mais ce n'est pas ce qui m'a dissuadée de le terminer. En réalité, je trouvais qu'il manquait un peu de structure et d'un plan précis pour un livre qui est proche du livre-documentaire. L'autre bémol, c'est qu'il n'y a pas vraiment de protagoniste qu'on suive plus précisément donc il est difficile de s'attacher véritablement au livre. Néanmoins, ce n'est sûrement pas le but de ce livre que de nous raconter un roman à l'au de rose sur les réfugiés mais plutôt de nous dresser un panorama sur la situation des réfugiés. J'en suis contente, mais j'aurais peut être préféré un livre plus centré sur quelques figures de réfugiés.

Ensuite, je me suis attelée à lire Même le silence a une fin d'Ingrid Betancourt qui fait plus de 600 pages. Et j'ai adoré ! Voici le résumé et, plus particulièrement, un extrait.
«Enchaînée par le cou à un arbre, privée de toute liberté, celle de bouger, de s'asseoir, de se lever ; celle de parler ou de se taire ; celle de boire ou de manger ; et même la plus élémentaire, celle d'assouvir les besoins de son corps... J'ai pris conscience – après de longues années – que l'on garde tout de même la plus précieuse de toutes, la liberté que personne ne peut jamais vous ôter : celle de décider qui l'on veut être.»
Même le silence a une fin raconte les six ans et demi de captivité d'Ingrid Betancourt dans la jungle colombienne aux mains des FARC. Récit intime d'une aventure qui ne ressemble à aucune autre, voyage hanté, palpitant du début à la fin, c'est aussi une méditation sur la condition des damnés – et sur ce qui fonde la nature humaine.
Ce livre est, en effet, tout à fait captivant et m'a donné à réfléchir. Ingrid Betancourt livre une réflexion intéressante sur notre rapport aux autres que ce soit avec ses geôliers ou avec les autres otages. Quand on vit dans des conditions misérables avec d'autres otages, ceux ci deviennent parfois finalement plus nos ennemis que les gardiens qui nous ont emprisonnés. On entre alors dans le jeu de la délation pour obtenir un petit avantage qui a en fait une importance certaine, tant est fort le climat de détresse. Ce livre m'a aussi donné à réfléchir sur la condition des nécessiteux. J'ai compris que pour les pauvres et les démunis, c'était de petites choses qui transformaient leur journée : un sourire, un stylo, un livre et qu'il ne fallait pas négliger cette observation lorsqu'au quotidien nous voyons un mendiant. On en apprend aussi davantage sur le fonctionnement des FARCs, la jungle amazonienne et la personnalité de Betancourt. A ce sujet, j'ai entendu que le livre aurait été critiqué car la situation et les actions de Betancourt aurait été enjolivées et déformées dans le récit, mais je ne me suis pas attardée sur la question.

Passons au livre L'Homme qui rit d'Hugo. Il raconte l'histoire de Gwynplaine, un jeune orphelin à qui on a dessiné un sourire au couteau pour l'éternité. Celui-ci est donc utilisé comme bête de foire, défiguré. J'avais lu un extrait du livre dans mon manuel de français en première et j'avais gardé en tête l'idée de le lire. Néanmoins j'ai été assez déçue. Je n'arrivais pas à rentrer dans ce roman d'Hugo et je n'y suis toujours pas parvenue. J'ai laissé tomber lorsque ma cousine, lectrice chevronnée de classique, m'a confiée qu'elle avait été aussi assez déçue et qu'elle ne me le conseillait pas de m'y aventurer. Cependant, malgré ces débuts difficiles, j'ai toujours envie de découvrir cette histoire d'Hugo (quitte à sauter quelques pages). Un film a aussi été sorti en 2012 mais je préférerais lire le livre d'abord.

Ensuite vient Métaphysique des tubes de Nothomb. Si vous connaissez un peu son univers, vous savez que ses livres sont courts et un peu spéciaux. Celui-ci est une autobiographie d'elle de 0 à 3ans, au Japon. Honnêtement, c'est difficile à raconter. Il faut vraiment le lire. Moi qui ne suis pas fan de trucs complètement barrés j'ai finalement bien apprécié ce livre qui est amusant, facile à lire et plutôt court. Nothomb narre ainsi la tendre enfance d'un enfant-roi conformément aux traditions japonaises, enfant-roi qui se croit le centre du monde, aime le chocolat et déteste les carpes qu'elle doit nourrir. Distrayant et original.

Un autre livre qui m'a beaucoup plu c'est "Plus fort que la haine" de Tim Guénard. Je vous laisse le résumé:
"Ma vie est aussi cabossée que mon visage. Mon nez, à lui seul, compte vingt-sept fractures. Vingt-trois proviennent de la boxe ; quatre de mon père. Les coups les plus violents, je les ai reçus de celui qui aurait dû me prendre par la main et me dire "je t'aime"». Tim est une «mauvaise graine». Abandonné par sa mère et battu à mort par son père, il devient à 5 ans un enfant de l'Assistance. De familles d'accueil en maisons de correction, de brutalités en humiliations, il apprend la violence et la haine. Pourtant, son immense soif de liberté et d'amour l'entraînera dans les rues de Paris, au hasard des rencontres, à la recherche d'une humanité perdue et d'un accès au bonheur... Poignant témoignage d'une enfance dévastée, cet ouvrage est aussi un magnifique éloge de l'amour, du pardon et de la vie."
J'ai dévoré ce livre qui, bien que violent, déstabilisant, se lit avec avidité et sans difficultés, de par la pudeur de Tim Guénard, de par sa délicatesse. On y apprend la force de l'amour, l'importance du pardon et de la volonté de devenir meilleur. C'est aussi un témoignage sur la foi, bien qu'on puisse tout à fait adorer ce livre en étant athée. Comme dans le livre d'Ingrid Betancourt, Tim Guénard livre une réflexion sur la condition des miséreux et nous apprend à les regarder autrement, à s'imaginer ce qu'ils endurent. Cela permet aussi de réaliser les supplices que vivent certains français qui sont encore soumis aux coûts, à la prostitution, à l'absence de foyer et d'éducation,...

Voilà, j'espère que cette petite sélection de livres que j'ai adoré (où qui m'ont déçus) vous plairont et que cela pourra susciter votre curiosité. Ils sont d'une lignée plutôt humanistes, c'est ce qui me plait généralement le plus en littérature.

Capucine

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